Le sexe

Papa, maman, pour vous la lecture s’arrête ici. 

Avant toute chose, notez que tout ce qui sera évoqué dans ce texte n’est pas uniquement extrait de mon vécu, je suis socialement entourée de gens qui ont une vie sexuelle riche et chez qui j’ai puisé mon inspiration pour écrire aujourd’hui. Aussi, je tiens à présenter mes excuses à celles et ceux qui se sentiront exclus du propos car je dois l’avouer, ce billet sera très hétérorienté. 

Je me suis demandé pendant un long moment comment j’allais bien pouvoir amorcer la chose. Mon aptitude à écrire sans filtre n’est plus à prouver, et j’ai suffisamment parlé de bites dans mes écrits pour que ça ne bouscule plus grand monde ici, mais démarrer en parlant de sodomie m’a semblé être un peu rude peut-être. Je vais commencer avec les premières fois du coup.

Quand je dis « première fois » je veux parler de ce moment fatidique, au début d’une relation sentimentale (ou pas sentimentale), quand vient l’heure de se retrouver au lit avec l’autre. En vrai, c’est souvent la pire mais c’est aussi la meilleure. C’est le moment où tu découvres un corps nouveau (je voulais dire étranger mais ça rendait cette phrase hyper bizarre), où tu te poses un milliard de questions, quand l’excitation est à son comble et que tu laisses à la personne l’accès à ce que tu as de plus intime. C’est aussi le moment des surprises. Des bonnes et des moins bonnes. 

La découverte du sexe d’autrui par exemple. Ah la belle histoire.
Je sens que je vais prendre la foudre des bien-pensants, saturation de mes MP sur fond de « tu crois que t’es parfaite toi ? ». Non. Enfin, si. Mais passons, là n’est pas le sujet.

Le sujet c’est : IL Y A DES BITES VRAIMENT CHEUMS. (Papa, maman, si vous me demandez ce soir ce que veut dire cheum ça voudra dire que vous avez lu et on devra faire face une rupture familiale sans précédent, sachez-le).

Malheureusement (et tant mieux pour les moches) il n’y a aucun lien de cause à effet entre l’aspect d’une verge et la tête de celui qui la possède. Le jeté de slibard devenant donc une sorte de Roue de la Fortune. C’est le jackpot ou la banqueroute, mais ça tu le sais souvent que quand c’est déjà trop tard. Et c’est bien là le problème. En vrai, personne n’a jamais osé, face à un sexe ingrat, lâcher un « WOW !!! Mais c’est quoi ce truc bordel ? Ah ouais mais non mon pote, j’ai pas signé pour ça. Je veux une bite qui ressemble à une bite, pas un membre hybride entre un moignon et un boomerang ».

Il y a la question de la taille, évidemment, que beaucoup qualifieront de superflue en enchainant sur un « le principal c’est de savoir s’en servir ». Soit. J’entends. Bienveillance. Tolérance. Mais quand tu es face à un homme, aussi charmant soit-il, qui a le pénis d’un individu en âge de rouler en trotteur et de regarder Pepa Pig, t’as plus trop envie de savoir s’il sait s’en servir, en vrai. 

À l’inverse, tu as les très (très) grosses. Ça souvent tu le sais vite. Dès que la température monte un peu, que les deux corps sont encore vêtus mais que se dessine sous le pantalon de l’homme quelque chose qui t’interpelle et que naïvement tu lâches « Tu as oublié ta pompe à vélo dans la poche je crois ». Là, alors, deux chemins s’offrent à toi. Y aller et prier fort pour ne pas qu’il emporte tout sur son passage et que la soirée se finisse sur un brancard avec le vagin cautérisé. Ou ne pas y aller.

Passé le sujet de la taille, t’as aussi tout le reste. L’ami Perret nous racontait l’histoire du petit joufflu, du grand ridé, du gros touffu et j’en passe mais t’as aussi le tordu, celui qui regarde vers la droite, vers la gauche, vers le haut, le tout long, le tout court. La nature a ça de beau qu’elle n’a pas lésiné sur la diversité, la coquine. (Il parait que c’est pareil pour nous les femmes hein mais j’ai bien peur de ne pas pouvoir m’étendre autant sur le sujet). Il y a les sales aussi. Voilà. Mais écrire ou vomir, il faut choisir. 

Il y a les hommes et leurs bruits.

Ceux qui sont tellement discrets que t’as presque envie de leur demander s’ils se sont lancés dans une partie de roi du silence (golri en soi mais y’a peut-être des moments plus opportuns), ceux qui donnent suffisamment d’infos sonores pour que tu comprennes qu’ils passent un bon moment et ceux qui ont décidé, sans que personne ne sache vraiment pourquoi, que ça serait convivial de prévenir tout l’immeuble qu’on est en train de baiser. 

Là encore, paradoxe, petite pantalonnade du dieu du cul, les plus bruyants ne sont pas toujours les plus performants. Et attention, quand je dis performants je ne parle pas des performeurs. 

Le performeur c’est celui qui s’est senti investi d’une mission, il a été envoyé sur terre pour trouver le point G de ses conquêtes. Il donne tout ce qu’il a. Surtout son temps. C’est avec lui qu’on vit la baise sans fin, le nombre pi, un gouffre spatiotemporel. Et comme la démarche est louable, le type appliqué, difficile de lui dire « Pouce ! Chéla l’ami. Bien tenté, merci beaucoup, je salue l’endurance mais je te jure qu’on aura retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès, le charisme de Cyril Hanouna et un vaccin contre le Covid avant même que tu t’approches de quelque chose qui ressemble à un point G ». Si tant est que ça existe c’t’affaire.

Le performeur c’est aussi celui qui s’est mis en tête que Patrick Sébastien visionnerait les rushes de nos ébats et que, peut-être, il nous inviterait pour faire un show dans Le Plus Grand Cabaret du Monde. Ça part en salto, en jambes derrière la tête, en tête derrière les jambes, en ciseaux, crabe, lotus, balançoire… Alors, il faut vous le dire, à part nous fatiguer plus vite que prévu, nous faire mal parfois (aux cervicales ou aux ligaments) et nous faire suer à grosse gouttes de peur de lâcher un pet vaginal (plus communément appelé pet de fouffe ou quand mourir devient la seule issue possible pour surmonter la gène de l’épreuve), ça ne sert à rien. C’est chiant.

Et alors que vous bombez le torse devant votre miroir en pensant nous avoir offert la nuit la plus démente de notre destinée, sachez qu’on est déjà réunies en conseil de classe avec du vin, des clopes et du tarama pour parler du fait que nos lèvres ressemblent à des mochis et que la dernière fois qu’on a trouvé le temps aussi long c’était dans la queue du labo pour faire un test PCR. Toujours une histoire de queue, dans le fond.

Et puis, un jour, tu te mets en couple et le sexe ne ressemble plus tellement aux débuts. C’est mieux parce qu’il n’y a rien de plus doux que de connaitre l’autre par cœur et d’être connue en retour. Mieux parce que moins de choses à prouver. Mieux parce que quand l’amour s’en mêle, tout est décuplé. Bon, tout, sauf la fréquence des rapports hein. Mais tu vis le sexe différemment, tu explores, tu apprends, tu oses, tu joues. C’est là qu’intervient le partage des fantasmes. Quand il faut « mettre un peu de piment », dieu que je hais cette expression. Là encore, il ne suffit pas d’avoir une licence en psycho pour capter que certains individus ont des fantasmes plus border que d’autres.

J’aurais pu en parler mais c’est un sujet à part entière (qui s’ajoute à ma liste d’idées donc). J’aurais pu parler de tellement de choses ici en fait. J’aurais pu parler de la panne (on ne vous en veut pas, enfin pas trop), de la masturbation, des préliminaires, du porno, des lieux insolites, de l’orgasme.

J’aurais pu parler de la sodomie aussi, sujet glissant. Héhé.

Quand elle est le fruit d’une décision collégiale, ou quand dans son élan le plus aguerri, l’homme ripe en pleine levrette et se trompe de porte. EXISTE-T-IL UN TRUC PLUS DOULOUREUX QUE ÇA ? Tu es là, délicieusement cambrée, la chevelure souple et le gémissement coquin, quand soudain tu te retrouves propulsée dans le mur, recroquevillée en position de chien qui chie, une main sur l’anus, le visage défiguré par la souffrance et dans l’incapacité de sortir le moindre son alors que ta seule envie, à ce moment précis, est de menacer de mort celui qui vient de t’enculer par accident. 

J’aurais pu finir mon texte là-dessus. Sublime. Sur un « t’enculer par accident ». 

Mais impossible pour moi de clore ce billet sur le sexe sans avoir un mot pour vous, mes amies les femmes. N’oubliez jamais que vous pouvez vous habiller comme vous voulez sans que ça définisse votre degré d’appétence pour le sexe, vous pouvez aimer ça sans être une nympho, ne pas aimer ça, vous pouvez coucher le premier soir sans être une salope ou attendre le temps qu’il vous faudra sans être une allumeuse, vous pouvez être prête, pas prête, vous pouvez aimer qui vous voulez, quand vous voulez, vous êtes libres de faire tout ce que vous avez envie de faire mais surtout retenez toujours que vous avez aussi la liberté de dire non. 

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