L’Amour le Love EPISODE 3

La rupture.

Le timing n’est pas le meilleur pour venir achever ce qu’il vous reste d’allégresse, le Corona Virus et la météo de merde ayant déjà bien tiré la couette, mais j’avais annoncé ce troisième volet il y a déjà quelques semaines. Donc j’y vais, pardon pour l’ambiance. 

Et puis, difficile pour moi d’écrire une histoire sur le couple en trois volets sans jamais aborder le sujet de la rupture. Vous dites ? J’aurais aussi pu parler de ? Du mariage ? Mouais, connais pas (Sylvain, bonne lecture). 

Il y a quelque chose de très fédérateur dans la rupture amoureuse. Tout le monde (ou presque) est passé par là au moins une fois dans sa vie. De la rupture en maternelle après deux jours d’amourette à s’échanger la morve sur le tourniquet, à celle au collège sur fond de papiers pliés jetés à travers la classe et de roulage de pelles sous le préau, celle des adultes qui peut se passer dans le calme ou fissurer le cœur sans promesse de réparation, celle avec des enfants au milieu, celle où personne ne souffre, celle où tout le monde souffre.

La rupture est fédératrice, la rupture est universelle, la rupture est parfois violente, parfois moins, parfois facile, parfois salvatrice, parfois douloureuse, parfois tendre. Qui pense « ta gueule ! » là maintenant ? La rupture fait du bien ou fait du mal. La rupture peut faire les deux aussi. Les équations sont nombreuses mais, de toute évidence, les ruptures n’épargnent pas grand monde. Pas même moi. C’est dire.

Je ne pourrai pas parler de toutes les ruptures qui existent. Je n’en ai pas suffisamment vécu, déjà, et je ne suis pas dieu, surtout. Ce que je vais essayer de faire en revanche, c’est parler de ce qui revient souvent dans les ruptures. Le fruit de l’analyse de ce qu’il m’a été donné de voir dans ma riche expérience d’amie, de largueuse et de larguée aussi. 

Ce que l’on retient le plus souvent dans une rupture, c’est le chagrin. Le chagrin d’amour on l’appelle. Celui qui fait bien mal, celui qui rend bête, mou et désespéré. Celui qui fait plonger dans les abysses du ridicule, du non-sens, de l’immaturité, de la connerie, du mensonge. Celui qui génère chez les autres d’abord le soutien mais rapidement l’incompréhension, le jugement, l’agacement. Celui qui nous rend tous complètement cons. En gros. 

Ce gouffre dans lequel tu t’enfonces parce que le principe même de la rupture douloureuse c’est que ça doit être un moment de merde mais un moment de merde de qualité. Une période de deuil à vivre dans la tragédie la plus totale. Parce que le rituel du drama est important. 

C’est ne pas aller travailler, c’est rester au lit toute la journée avec un de ses pulls, c’est se nourrir exclusivement d’aliments chargés en graisses saturées, c’est appeler ses amies toutes les heures pour dire qu’on ne pourra plus jamais vivre une vie normale, c’est appeler ses amies pour leur dire que tous les mecs sont des bâtards sauf lui, même si un peu lui quand même, c’est pleurer fort et beaucoup, c’est n’écouter que du Dion et du Sanson, c’est ne pas aller voir son compte Instagram mais demander aux copines qu’elles aillent voir son compte Instagram, c’est dire tout et son contraire, écrire à jeun des « je suis apaisée », écrire bourrée des « tu as niqué ma vie », écrire à jeun « je te souhaite d’être heureux », écrire bourrée « tu finiras seul comme un rat ». C’est envoyer un « je t’aime tu me manques » à quatre heures du mat et un « pardon c’était pas pour toi » à 11h le lendemain. 

Là où elle est un peu traitresse, la rupture, c’est qu’elle ne nous laisse en mémoire que les bons moments de la relation. Comme une grille de maillage, elle trie le sable pur et bloque les gros cailloux dégueulasses. La rupture ce tamis qui ne vous veut pas du bien. Souvent, quand tu parles à une amie qui vient de rompre et qui est malheureuse, tout ce qu’elle te dit c’est « je nous revois à Lisbonne quand on dinait dans ce joli petit restaurant, on avait ensuite marché en bord de mer pendant une heure. Et cette fois où il est venu me chercher au bureau avec des fleurs. Putain, je ne vais jamais réussir à vivre sans lui ». Ok mais du coup, quand tu disais la semaine dernière que tu le trouvais con, sale, radin et égoïste ? Quand tu disais que tu préférais te tailler les veines avec du fil de pèche plutôt que de l’épouser ? Tu le pensais ? Mmm. Il suffirait que notre cerveau soit programmé pour ne retenir que les paramètres négatifs d’une relation pour que la rupture en soit plus douce. Mais non, trop fastoche, l’être humain est fait pour en chier, ainsi va la vie. 

Il est bon aussi de savoir que tu auras toujours une personne détestable dans ton entourage qui ne fera qu’étoffer ta haine de l’autre en sortant des phrases comme « un de perdu, dix de retrouvés ».  Soyez certains que moi présidente je mets en place le châtiment corporel pour moins que ça. Qui est encore assez con pour penser que ça marche ? Cette expression n’est de toute évidence valable que pour les problèmes, les poils de la moustache et les cheveux blancs. 

Dans mon cas précis, la rupture n’est à priori pas imminente. Nous avançons tous deux sur cette grande route qu’est la vie, main dans la main, avec la curiosité de voir ce qui nous attend au bout. Poète la meuf. 

Et en soit, rien ne semble pour le moment pouvoir venir troubler ce joli paysage.

À part peut-être Tom Hardy, les matchs de squash le dimanche à 8h et les remarques sur ma conduite. Je conduis très bien, j’ai juste un peu de mal avec les créneaux.

Pas de chute pour ce troisième et dernier volet de la trilogie du love. J’espère que ça vous a plu. Pour conclure dans la poésie et le talent, voici trois citations sur la rupture. Ça me fait plaisir.

« L’amour finit toujours par se transformer en cicatrice, plus ou moins vaste, plus ou moins silencieuse. La question n’est pas de savoir si l’amour est supportable ou non. La question est de savoir si l’on se protège ou si l’on s’expose. Si l’on vit à l’abri ou à découvert. Si l’on est prêt à porter sur soi la trace de nos histoires, à même la peau. » Delphine de Vigan.

« Parce que tu partiras et que nous resterons. »
Philippe Besson 

« À bout de souffle, vois comme j’étouffe,  Sans toi je souffre,  et rien n’pourra m’apaiser,  j’n’aime plus la vie, ma peine grandit, je suis meurtri. »
Keen V. 
Pardon. 

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