L’Amour le love ÉPISODE 1

Parmi toutes les idées que vous m’avez suggérées, les histoires d’amour ont la fame. Les ruptures, les dates, le couple… J’ai noté l’importance de ces sujets pour bon nombre d’entre vous et donc j’ai décidé de m’y atteler aujourd’hui. Je suis en vacances au bord de la mer, loin des assureurs en costard et trottinette, des gens qui se curent le nez dans le métro et des parents d’élèves. Très encline à laisser mon aigreur au placard et à parler d’amour donc. Ne boudez pas votre plaisir. 

Cette saga sera composée de trois épisodes (les dates, le couple, la rupture) étalés sur trois mercredis. 

Épisode 1 : LES DATES

Je vous vois venir les puristes de la langue française qui vont se régaler à m’envoyer des MP pour me dire que rendez-vous galant c’est français, que date c’est anglais et que l’âge n’a rien à faire là-dedans. Je vous répondrai à ça que votre combat est noble et que je bute volontiers ceux qui font du franglais à tout va (n’oubliez pas que j’ai travaillé dans un magazine de mode) mais, arrêtez-moi si je m’égare, personne aujourd’hui en 2020 n’a de vie sociale attractive en utilisant « mot-dièse » au lieu de hashtag. Disons que date c’est un peu pareil. Et si vraiment on veut faire honneur à nos origines gauloises, rencard peut faire l’affaire. Mais pas rendez-vous galant. 

Et date c’est mieux. 

En ce qui me concerne, je suis un peu un fossile en la matière et mes souvenirs sont vaporeux mais je suis entourée de suffisamment d’oiseaux volages et de célibataires endurcies pour en connaitre un rayon sur les débuts amoureux. Notamment les premiers soirs. 

Parfois ça me manque un peu, les premiers soirs. Ceux où rien n’est plus important que le moment présent, ceux pendant lesquels on voudrait arrêter le temps, ceux où tout ce que peut dire l’autre fait sens. Aujourd’hui, je nage dans le bonheur hein, ça n’est pas la question. Même si parfois, pour qu’il m’écoute quand je parle et qu’il lève la tête de ses mails, je suis obligée de lui dire que je couche avec son frère et que j’attends des triplés (de son frère ou de lui peu importe, dans les deux cas il se foutra en l’air). 

Il y a dans les premiers soirs quelque chose de terriblement excitant. Une énergie aliénante à mi-chemin entre le stress, l’euphorie et la peur. On a toutes vécu ça un jour, cette journée passée à se demander comment on va bien pouvoir s’habiller, pas trop pute mais pas trop schlag, quel parfum on va porter, pas trop fort mais pas trop fleur, quels sujets on va aborder, pas trop intellos mais pas trop cons non plus. On n’est jamais vraiment soi-même lors d’un premier dîner/verre. Il y a toujours une part de nous qui cherche à répondre à ce que l’on croit être les désirs de l’autre, alors qu’il serait parfois tellement plus simple de se laisser aller et de montrer qui on est réellement (Pauline, on en rediscutera si tu veux mais savoir faire l’alphabet en rotant c’est peut-être pas vendeur vendeur). 

Je dinais l’autre soir avec une amie qui venait (lasse d’attendre la rencontre fortuite sous la pluie ou le coup d’épaule dans la rue qui fait tomber la pile de bouquins) de s’inscrire sur Tinder. Autour de moi, j’ai de nombreuses connaissances qui ont sauté sur les applis de rencontre à la minute même où les développeurs avaient déposé les brevets, mais généralement elles ont en commun d’être curieuses, audacieuses, nymphomanes aussi, parfois. Cette amie c’est un peu tout l’opposé. Elle est douce, romantique, rêveuse. Trois verres de rouge (2020 sans alcool ? hein quoi ? qui ?) et cinq ans de couple dans ma bourse, il ne m’en fallait pas davantage pour la supplier de me laisser usurper son identité vingt minutes en jouant avec l’appli depuis son profil pour l’aider à trouver le prince charmant. (J’ai aussi fait quelques matchs pour rire et elle n’était pas très contente). 

Je te préviens Sylvain, je suis à deux doigts de m’inscrire sur Tinder juste pour m’amuser le soir. Sur l’application j’entends. 

Il y a du bien et du moins bien. Surtout du moins bien. (Je ne parle pas du physique hein, même si, bon).

Déjà, tout est dit dans la photo de profil. J’ai repéré quatre catégories de l’enfer qui reviennent fréquemment.

Le mec qui tire la langue. Lui pense que ça lui donne un air cool, mais en réalité personne n’a l’air cool en tirant la langue, personne. Vraiment personne.

Le mec qui met une photo de lui avec son chat. Il se dit sans doute « toutes les filles aiment les chats, ça donne de moi l’image d’un mec mignon, sensible ». 
Ça donne surtout de toi l’image d’un mec qui fait des selfies avec les chats. 

Le mec qui ne met que ses abdos en photo. Bon, là c’est compliqué quand même et ça peut vouloir dire trois choses. La première : qu’il se trouve bien trop laid pour mettre son visage en photo (ça fait de la peine ça un peu). La deuxième : qu’il est bien trop con pour savoir cadrer quand il fait un selfie (peu probable). Et la troisième : qu’il est bien trop en couple pour prendre le risque qu’on le reconnaisse (ça c’est pas bien). Dans les trois cas, à priori, on ne va pas chercher le match.

Le mec qui met une seule photo et il y a du monde dessus. Ceux qui mettent une photo avec plusieurs potes, et là de toute évidence on peut être certaine qu’il s’agira du plus moche, sinon il se serait contenté de mettre une photo de lui seul. (Oui je sais la beauté c’est subjectif mais parfois c’est assez simple. S’il faut, par exemple, choisir entre Tom Hardy et Louis de Funès je ne m’avance pas en disant qu’on sera toutes d’accord). 

Dans cette catégorie il y a aussi le mec qui met une photo avec une fille. Dans ces cas-là on peut se demander s’il s’agit de sa meuf (au moins c’est clair), de sa sœur (c’est gênant) ou d’une amie (le bon pote, c’est mignon mais… c’est mignon). 

Un bon conseil messieurs, soyez juste… mmmm… normaux. Ça ne sera déjà pas si mal. (Mention spéciale quand même à ceux qui mettent des photos d’eux nus dans la neige avec un bonnet à pompon ou bourrés et déguisés en ballerine, je suis prise mais je vous aime en secret). 

J’ai découvert aussi, à travers les folles péripéties de mes amies, qu’il existe des hommes qui vont droit au but. Genre, vraiment droit au but. Je ne suis pas spécialement coincée mais je suis quand même un peu à cheval sur la galanterie, un minimum quoi. Si tu m’offres un verre*, que tu fais semblant d’aimer Céline Dion et que tu me dis que je sens bon des cheveux, tu auras déjà fait la moitié du taf (au moins pour la soirée). 

Mais alors, j’ai vu des messages sur Tinder… PITIÉ.
« Si tu veux on baise ». Ben je préfère qu’on discute un peu avant si tu n’y vois pas d’inconvénient, même pas très longtemps. Que je puisse rapido faire le point sur deux trois choses essentielles comme ta voix, la longueur de tes ongles, ton humour et ton haleine. 

J’ai découvert aussi le super like. Et quand j’ai demandé naïvement ce que ça voulait dire à mon amie, j’ai eu pour réponse « bah c’est quand tu kiffes vraiment le mec ». Aaaaaaaaah, pardon. Donc les autres likes ça veut dire que tu kiffes moyen. Ça revient à dire « t’es pas dégueulasse mais peut mieux faire ». Perso, j’aurai du mal déjà à entamer une relation en sachant que tout est parti d’une rencontre Tinder. Alors si en plus je sais que je n’étais pas son super like, on partira sur de très mauvaises fondations. 

*J’ai écrit plus haut « si tu m’offres un verre tu as déjà fait la moitié du taf ». Et il se peut que cette phrase réveille les élans vénères-féministes de certaines lectrices. Je vous aime, je vous soutiens, je vous écoute, je suis féministe. MAIS, DÉSOLÉE, LE PREMIER VERRE C’EST LUI QUI PAIE. Parce que dites-vous bien une chose, c’est que le mec qui divise la note par deux ou vous laisse tout payer c’est certainement pas parce qu’il est à cheval sur la parité hein. Non, à priori c’est juste une grosse pince. Ou un fauché et en vrai c’est relou aussi (vous savez que j’ai raison). 

Vient, juste après et si le date a été concluant, la première nuit. Concernant le nombre de rendez-vous à respecter avant de se livrer à l’épreuve de la première nuit, il n’y a pas de règles. 

Mais, à priori, c’est un moment quand même important. Celui où tout est gênant. Quand tu n’as pas forcément anticipé la fin de soirée et que ton nécessaire de toilette est sagement resté chez toi, quand tu fais mine de bien dormir en string alors que tu rêves d’être en pyjama, quand tu n’oses pas aller faire pipi parce qu’on entend tout depuis sa chambre, quand tu fais semblant de te réveiller douce et fraîche à 9h alors qu’à 6h tu étais dans la salle de bain pour nettoyer le mascara sous tes yeux, brosser ta frange en visière de casquette et te laver les dents au doigt pour mentholer l’antre plein de vin et de salive qui est ta bouche. Et puis, pour avoir l’air saine et dynamique, tu enfiles ton jean, bois un grand verre d’eau et déclines la proposition de dégustation de viennoiseries qu’il te fait avant de sauter dans un Uber. Tu as trop peur d’avoir des miettes de croissant collées dans les narines et les sourcils, et puis tu fais attention à ton alimentation. Tu mangeras un paquet de crêpes Whaou et boiras du Cacolac bien tranquillement une fois chez toi. 

La partie que je préfère, c’est l’après-date. Les jours qui suivent le premier soir. Surtout quand il ne s’agit pas de moi. J’adore écouter mes copines me raconter comment s’est passé le date, comment aussi ça se passe depuis, ce qu’elles écrivent, ce qu’elles n’écrivent pas, les questions absurdes et pourtant bien réelles comme « j’attends un peu avant de répondre non ? Genre à 16h c’est bien ou ça fait la fille qui ne travaille pas ? », « si j’écris ça ça va ? Je mets un smiley ou juste un point ? », « si ça se trouve il pense que je ne l’aime pas et du coup il n’ose pas me réécrire tu ne penses pas ? ». Et puis, d’un point de vue extérieur on se rend aussi compte parfois à quel point il suffit d’être un peu amoureuse pour devenir complètement conne (je m’inclus totalement dans cette catégorie hein). Sauf que c’est jamais simple de le dire à une amie avec autant de transparence. Vous pouvez lui faire suivre ce texte du coup.

En réalité, un mec c’est quand même un être assez peu complexe, qu’on se le dise. Alors il est parfois inutile d’essayer de lire entre les lignes. Il n’y a pas de message subliminal, promis. S’il ne nous répond pas pendant quinze jours ça n’est pas parce qu’il a écrit puis effacé cent fois son message de peur de mal faire, non c’est juste qu’il s’en cogne en fait. S’il nous met un smiley avec des lunettes de soleil ça ne veut pas dire qu’il est amoureux de nous, ça veut juste dire qu’il a mis un smiley avec des lunettes de soleil. S’il nous appelle uniquement le samedi soir quand il sort de soirée ça n’est pas parce l’alcool l’aide à exprimer son amour pour nous, non ça veut juste dire qu’il veut baiser. S’il couche avec d’autres filles ça n’est pas pour réveiller chez nous la jalousie qui dort, c’est juste parce qu’il n’en a rien à foutre de notre gueule. Je sais ça fait mal. 

Non, un mec s’il vous aime bien il le dira et le montrera. Voilà. Et si tout ce petit monde est sur la même longueur d’onde, naîtra un couple. Suite dans l’épisode 2 pour en parler, à la semaine prochaine. Love. 

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