Jour 1

2020, nous y sommes.

Hier encore, on chaloupait le cœur en fête sur La Dot et France Gall, on sifflait les coupes de champagne sans penser au lendemain (certains y pensent vraiment moins que d’autres), on écrasait nos mégots en partageant nos bonnes résolutions, on parlait du temps qui passe et des amitiés qui durent. On flottait, comme des adultes qui n’ont plus de problèmes, dans les airs chargés de souvenirs. 

C’était hier.

Avant d’émerger à 15h00 en ayant l’impression que quelqu’un joue au Jokari avec ta tête.
Avant l’envie de vomir comme si tu avais traversé la manche en radeau.
Avant les cils collés par le mascara séché (c’est le soir de l’année où c’est autorisé).
Avant les cheveux qui sentent le bar PMU.
Avant les pieds qui saignent. À ce propos, j’aimerais faire un petit point rapide prouvant que l’inégalité entre les hommes et les femmes peut aussi être morphologique : NON, nous n’avons pas les pieds pointus. OUI, les escarpins ça fait mal. (Et les Compeed ça coûte cher).

Ensuite, tout est un peu une question de survie. Dans une journée où les éléments sont réunis pour nous rappeler que l’allégresse de la veille, quand les danseurs de Macarena et de Madison ne gênaient personne, n’est plus qu’un lointain souvenir. Quand tu sais, pour le vivre chaque année, que les schémas vont inexorablement se répéter et que tu vas devoir faire le dos rond pour traverser ce mois de janvier sans prendre de psychotropes.

L’hiver est là plus que jamais et, désormais, la seule perspective joviale de la saison est d’avoir la fève.

La lourde tâche d’envoyer les vœux commence le 1er, pas de répit (ceux qui écrivent à 00h01 vous êtes vraiment épuisants) et se propage comme une gangrène jusqu’à la fin du mois. Sachez que si ce monde était parfait, il n’y aurait pas de guerres, pas de maladies, le Nutella serait fait sans huile de Palme et Harvey Specter existerait pour de vrai. Attendez-vous donc à rencontrer, cette année encore, un ou deux connards contents de vous lâcher un « Bonne Année » alors que vous serez en mars. Gardez votre sang froid.

Les textos se suivent et se ressemblent, on se souhaite le meilleur, la santé, l’argent. Là aussi, la vie vous fera peut-être une petite fourberie en mettant sur votre passage une personne capable d’envoyer un « bon âne nez », un « Lapinou Year » ou un message en chaine. Ces pavés que tu reçois et qui te promettent de très belles choses si, et seulement si, tu l’envoies à ton tour à vingt potes de ton répertoire. C’est dans mon top 10 des choses que je supporte le moins sur cette terre. Parce que FORCEMENT tu finis par le faire. 

Cette année en plus, histoire de corser un peu le game, il est visiblement acté que tout le monde aura la gastro. Ce n’est qu’une question de temps. J’attends sagement mon tour vautrée dans le canapé à boire mon bouillon de poule en matant, l’âme lasse, les best of Instagram qui saturent mon fil et les 2020 géants tracés dans le sable. 

Dans un registre un peu différent (bien que l’issue soit à peu près la même) il y a ceux qui se sont mis une taule sauvage et qui t’écrivent le lendemain « je n’ai jamais autant vomi de ma vie, j’ai dû manger un truc qui n’est pas passé, les Saint-Jacques je pense ». Oh ben oui, sans doute, possible aussi que les citernes d’alcool que tu as bu entre 19h et 4h t’aient un peu barbouillé hein.

Et puis, tu regardes la note créée dans ton Iphone intitulée « résolutions », celle écrite avant les vacances pour te donner le droit de faire tout ce que tu dis vouloir arrêter, sans culpabiliser. Parce que dès le 1er janvier, tout ça sera fini. Un peu comme quand tu décides de démarrer un régime le lundi et que tu te fais une pizza (celle avec le fromage dans la croute) et un seau de Schokobon le dimanche.

Je ne vais pas vous faire la liste de toutes les bonnes actions que j’ai à cœur d’accomplir en 2020 et mes objectifs en développement personnel (terme intello pour dire que je projette d’être plus tolérante (les sales et Gauvain Sers, ne vous réjouissez pas trop vite quand même) et un peu plus tendre aussi) mais si je suis sure d’une chose c’est que chaque année réserve son lot de surprises.

Je n’ai pas fait très long cette fois-ci car j’ai une énorme flemme et que je dois appeler mes grand-mères (les vrais ne m’en voudront pas) mais je n’imaginais pas débuter 2020 autrement qu’en vous écrivant. Les kilomètres de bûches et le mal de casque n’auront pas eu raison de mon envie de livrer ici les quelques reliquats de ce qui habite mon cerveau d’aigrie (fort sympathique tout de même et bien décidée à l’être davantage en 2020. Sympathique hein, pas aigrie).

Maag a vu le jour en septembre et je n’imaginais pas recevoir autant de soutien. Il se peut que je continue à fumer (un peu), à grignoter entre les repas, que je procrastine quand je dois faire mes papiers, que je mente quand je dois aller au sport, que je traîne trop sur Instagram, que je traîne vraiment beaucoup trop sur Instagram, que je prenne encore des bains, que je mange du saucisson, que je ne démarre jamais mes leçons de méditations, que je ne tienne que trois jours sans alcool, que je ne lise pas davantage, que je n’aille pas au musée une fois par semaine, que je fasse ouvertement la grimace devant les personnes aux cheveux gras, que je m’embrouille avec les gens désagréables, que j’essaye encore de me couper seule la frange, que je ne mette pas d’argent de côté, que j’achète des choses inutiles (qui veut une yaourtière ?), que je mange mes émotions, que je pleure pour rien quand je suis fatiguée, que je n’aille pas voter aux municipales… Il se peut que je ne tienne aucune de mes résolutions mais ça n’aura aucune importance si 2020 m’apporte matière et imagination pour continuer d’alimenter les pages de ce blog que je suis assez fière d’avoir créé et qui semble vous amuser.

Merci infiniment à vous tous pour vos mots et votre bienveillance (il y a quelques connards parfois mais pas trop donc ça va), je ne le dis pas assez mais je vous suis extrêmement reconnaissante.

Bonne année. 

P.S : n’oubliez pas d’aller voir Play au cinéma. C’est drôle, tendre, touchant, et cerise sur la bûche, y’a ma sœur dedans. 

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